Bon nombre de pays africains sont toujours confrontés à des difficultés d’autosuffisance alimentaire. La plupart des denrées alimentaires sont importées et reviennent chères. La forte croissance de la démographie urbaine induit des besoins alimentaires importants. L’agro-business peut être une solution pour satisfaire ces besoins en vivres et denrées alimentaires des zones urbaines. En région rurale, les initiatives entrepreneuriales dans le secteur agroalimentaire permettent aux communautés locales d’amorcer leur développement économique et social. Vous recherchez une idée d’entreprise agroalimentaire à mettre en place en Afrique ? Voici quelques concepts qui pourraient vous inspirer.
Idée entreprise agroalimentaire Afrique : Production d’huile comestible et de produits dérivés (cas de Bidco)
Pour entreprendre, tu n’as pas forcément besoin d’une nouvelle idée. Tu peux déjà partir d’une idée existante, l’analyser et trouver des limites. Celle-ci peut te servir de base pour proposer une nouvelle idée qui serait une amélioration de celle déjà existante. C’est l’exemple de Bidco, qui était à l’origine une entreprise de production de coton. Mais par la suite, Vimal, l’un des fils du promoteur, a réexaminé l’idée initiale. Ainsi, l’entreprise est passée de producteur de fibre de coton à producteur d’huile comestible et produits dérivés.
Bidco : Idée de départ
À ses débuts, la société produisait du coton et se concentrait sur la fibre qui était destinée à la production de vêtements. Mais Vimal a remarqué que le coton était composé non seulement de sa fibre, mais également de sa graine. Celle-ci pouvait être exploitée en vue d’en obtenir de l’huile qui pouvait servir pour fabriquer d’autres produits dérivés. Donc en dehors de la production de textile, Vimal a perçu la possibilité d’exploiter la graine de coton pour produire des huiles comestibles et par conséquent de la graisse et des savons.
Succès de Bidco : quelles stratégies de production et d’expansion ?
Vimal a eu la présence d’esprit de se concentrer uniquement sur la production de savon. Après quelques années, il a pensé à élargir son champ d’activités au traitement d’huile. Dans ce sens en 1987, il séjourna pendant un trimestre en Malaisie en compagnie de sa femme. Ce fut le moment pour lui d’en apprendre sur le traitement de l’huile de palme. Dès son retour au Kenya, il lança la première usine de raffinage d’huile de l’Afrique de l’Est. Par la suite, en 2001, Bidco a racheté une société de production de savon de la Tanzanie. L’année suivante, elle a fait un grand pas dans son expansion avec l’acquisition de la marque Unilever.
Succès de Bidco : quelles stratégies de marketing ?
Vimal personnalise les couleurs des savons Bidco en fonction des préférences de sa clientèle. À titre d’illustration, les savons vendus dans l’ouest du Kenya sont produits en couleur bleue. Ils sont plus épais. En zone urbaine à l’instar de la capitale Nairobi, les savons commercialisés sont de couleur crème sous forme de barre. La personnalisation des produits en fonction de la couleur, de la taille, des prix a été une stratégie très efficace pour Bidco.
Bidco est aujourd’hui leader en production et traitement d’huiles comestibles dans la région de l’Afrique de l’Est et centrale. La société possède des usines réparties dans quatre pays de l’Afrique de l’Ouest. Elle commercialise 40 marques de produits.
Idée entreprise agroalimentaire Afrique : Production de produits laitiers (cas de la laiterie du berger Dolima)
Les produits laitiers sont très consommés en Afrique. Malheureusement une quantité importante du lait qui sert à la fabrication des produits provient de l’extérieur. Au Sénégal, Bagoré Bathily a compris que les éleveurs de bétail pouvaient produire suffisamment de lait de bonne qualité s’ils étaient mieux soutenus et organisés. C’est ce qui l’a conduit à ouvrir sa Laiterie du berger et à proposer ses soins vétérinaires aux éleveurs.
Idée de départ
Bagoré Bathily s’était donné pour mission d’améliorer les conditions sociales et financières des éleveurs de bétail du nord du Sénégal. La plupart des éleveurs sont installés dans le nord de la vallée du fleuve Sénégal. Une zone semi-aride minée par de mauvaises conditions de vie. Cette zone est très éloignée des marchés et par conséquent les éleveurs ont d’énormes difficultés à écouler leurs produits. Le lait est produit en faible quantité et la qualité n’est pas toujours bonne.
Un autre constat est que 90 % du lait ou des produits laitiers consommés au Sénégal proviennent de l’extérieur.
Stratégies de collecte, production et distribution
Bagoré a créé la laiterie du berger dans la région des éleveurs en vue d’acheter chez eux leur lait. Il leur fournit ses services vétérinaires ainsi qu’un revenu périodique. Avec l’intégration du leader Danone dans le capital social, la laiterie a commencé par bénéficier de l’expertise de ce géant. C’est ainsi que la qualité du lait produit par la laiterie a été nettement améliorée. De même, l’entreprise a étendu et diversifié sa gamme de produits laitiers. Avec l’appui de Danone, la laiterie du berger a pu disposer d’une chaîne de froid qui permet de commercialiser des produits frais et de qualité.
Pendant la saison sèche, Bagoré vend des aliments pour bétail aux éleveurs à des prix très abordables. Des modalités de paiement à crédit de ces aliments sont prévues pour les éleveurs. Les dettes sont ensuite prélevées sur leur rémunération pour fourniture de lait.
Lorsque des éleveurs se retrouvent dans l’incapacité de livrer leur lait, la laiterie envoie son équipe de collecte sur les fermes. En plus d’aider les éleveurs pour la collecte , l’équipe leur fournit de l’assistance dans leur comptabilisation.
Trois fois par semaine, les camions de la laiterie approvisionnent les supermarchés et revendeurs en produits laitiers. Les revendeurs à leur tour stockent ces produits dans les congélateurs. Ils confient les produits aux vendeurs disposant de pousses pousses pour atteindre efficacement les consommateurs.
La laiterie et son expansion
Les produits Dolima sont très plébiscités au Sénégal. Pour preuve, les yaourts de la marque arrivent en deuxième position sur la liste des plus vendus. La laiterie produit de la crème fraîche, du lait pasteurisé, des yaourts,
Aujourd’hui, le promoteur a pu atteindre ses objectifs. Il fournit aux éleveurs de bétail nord-sénégalais, fournisseurs réguliers de lait, un revenu régulier et un soutien vétérinaire.
En 2006, la laiterie disposait d’un réseau de 200 éleveurs fournisseurs de lait. Une décennie plus tard, ce chiffre a quadruplé. La société emploie plus d’une centaine de personnes. Les bénéfices de l’entreprise ont plus que décuplé entre 2008 et 2015.
Idée entreprise agroalimentaire Afrique : Production animale, l’élevage de porcs (cas de Dreamland Piggery)
L’élevage de porcins est une activité très rentable. Mais il faut avoir à l’esprit que l’alimentation des animaux constitue une charge importante. En vue de t’assurer une bonne rentabilité de cette activité, il est préférable de cultiver et de produire par tes propres moyens l’alimentation des porcs. C’est ce qu’a fait Anna avec sa Dreamland Piggery en Afrique du Sud.
L’élevage de porcs engendre la production d’importantes quantités de fumier. Ce qui requiert des aménagements spécifiques et le respect de règles d’hygiène. Lorsque le fumier est bien entreposé, celui-ci peut être commercialisé plus tard comme engrais.
Contexte, motivation et évolution du projet
En 2011, seulement 7 % de Sud-Africains consommaient de la viande du porc en raison de son coût élevé. Ils consomment les produits de porc importés tels que les jambons. La production locale de porcs était quasi inexistante.
Anna a commencé par élever 4 porcs en 2004. En 2008, elle devient fournisseuse exclusive d’un supermarché. Elle se doit de livrer chaque semaine 10 porcs. En 2009, Anna bénéficie d’un programme de l’ambassade danoise et s’envole pour le Danemark. Elle y suit des stages et obtient les conseils d’experts en élevage de porcs danois. En 2011, Anna ouvre son capital et agrandit sa ferme. Désormais elle livre à son supermarché 20 porcs par semaine. En 2016, Dreamland Piggery livrait à Pick n Pay au moins 300 porcs par semaine. À partir de cette période, la demande excédait l’offre et Dreamland Piggery se voyait dans la nécessité d’acheter des porcs auprès d’autres éleveurs.
Idée entreprise agroalimentaire Afrique : Où en est la Dreamland Piggery aujourd’hui ?
Dreamland Piggery peut accueillir aujourd’hui 4 000 porcs. Les activités de cette ferme porcherie sont axées autour de trois pôles. La production de maïs qui sert en grande partie à l’alimentation des animaux. Ensuite, il y a les activités d’élevage de porcins. Enfin Dreamland Piggery effectue également l’abattage de porcs. En moyenne 65 % de l’alimentation des animaux provient de l’exploitation des champs de maïs de la ferme. La composition des rations alimentaires est effectuée dans la porcherie. Dreamland Piggery n’achète donc pas des aliments préparés d’avance de l’extérieur.
Les conseils d’Anna pour les futurs éleveurs de porcs
Anna intervient comme mentors pour de futurs éleveurs de porcs. Elle recommande à ses apprenants de prendre le temps et de commencer petitement. Elle souligne aux jeunes de ne pas piaffer à l’idée de voir sans délai les résultats de leur investissement.
Idée entreprise agroalimentaire Afrique : Transformation de fruits en farine (cas de Stawi Foods and Fruits)
La transformation de fruits en farine à l’instar de la banane est une excellente idée d’entreprise agroalimentaire. Avec de la banane verte, tu peux produire de la farine enrichie destinée à la bonne croissance des enfants. Cette farine permettra également aux adultes de bénéficier d’une alimentation équilibrée et riche. Les farines obtenues à partir de la transformation de fruits sont très demandées depuis l’extérieur. Il te sera facile de trouver des marchés pour exporter ta production de farine de fruits. Toutefois il te faudra disposer d’une grande capacité de production et te conformer aux différentes normes internationales de production alimentaire.
Contexte et motivation de départ
Eric, le promoteur de Stawi Foods and fruits a été marqué par les écueils que rencontraient les producteurs de bananes de sa région pour le stockage et le transport. Il a eu l’idée de transformer la banane en chips, en farine et en vin à l’âge de 23 ans. Le jeune entrepreneur agricole a saisi l’importance que revêt la banane pour les groupes socioculturels du Kenya. Plus de la moitié des petits producteurs de bananes tirent leurs ressources de l’exploitation des bananeraies.
Eric a fait l’amer constat lors d’un séjour dans son village que plus de la moitié des bananes produites étaient jetées pour défaut de moyens adaptés de stockage. Le stock qui parvenait à être acheminé en ville était vendu à des prix dérisoires.
L’entreprise à ses débuts
Eric a démarré ses activités à Méru et s’approvisionnait en bananes vertes auprès de deux exploitants. Par la suite, les bananes pouvaient être nettoyées, séchées et transformées en farine. La farine est convoyée vers la capitale. En 2013, Eric a délocalisé son unité de production pour s’implanter à Nairobi.
Idée entreprise agroalimentaire Afrique : Quels sont les produits proposés par Stawi Foods and Fruits ?
Trois produits clés composent la gamme de Stawi. Tout d’abord la farine de banane qui est sans gluten et qui est obtenue à partir de bananes vertes produites à Méru. Cette farine de banane sert à faire de la pizza, des gâteaux et du pain. En dehors de la farine de banane, Stawi propose à ses clients, de la bouillie précuite pour les enfants de moins de 5 ans. Elle est faite avec du maïs, du lait, du millet. Cette bouillie est enrichie avec des protéines, des vitamines et des minéraux. Une autre bouillie précuite faite avec les mêmes ingrédients est destinée aux adultes de plus de 5 ans.
Idée entreprise agroalimentaire Afrique : L’aquaculture et les produits dérivés (cas de Kati Farms)
L’élevage et la production de poissons représentent une très bonne idée d’entreprise. En dehors de la commercialisation du poisson en entier, tu peux aussi le transformer en produits dérivés. C’est ce à quoi s’attelle Kati Farms en Ouganda. Cette ferme aquacole est l’Initiative de Lovin. Celle-ci , en dehors de la production de poisson , produit également des produits dérivés. Au nombre de ceux-ci, tu verras des poudres de poissons, des samossas de poisson, des rouleaux de printemps de poisson.
Contexte de départ et justification
Les revendeurs et les entreprises de transformation en Ouganda, préfèrent les gros poissons de plus d’au moins 1 kg. Or dans les fermes piscicoles en général les tilapias et poissons-chats produits pèsent en moyenne 0,5 kg. Les pisciculteurs se retrouvent avec des stocks de poissons non vendus.
L’idée de production de saucisses est née de ce constat. Elle vise à exploiter les excédents de production de poissons dans les fermes piscicoles. Lovin a donc eu cette idée en vue de minimiser le gaspillage.
Comment sont fabriquées les saucisses de poisson ?
Les poissons sont découpés et le tout est trié en tissus adipeux, filets et chutes de parage. Les tissus et filets sont écrasés de manière isolée en de petits morceaux de 3 millimètres. La glace est utilisée pour écraser le poisson haché ainsi que les graisses. Des épices et additifs sont ajoutés et le tout est porté à une température de 12 degrés. Plus tard, les saucisses sont emballées dans des sachets en plastique et sont portées à une température de -18 degrés. À cette température, elles peuvent être conservées pendant trois à six mois.
Idée entreprise agroalimentaire Afrique : Kati Farms aujourd’hui
Kati Farms commercialise aujourd’hui ses produits dans 13 pays. Cette société a installé 500 points de distribution équipés de congélateurs dans toute la capitale ougandaise. 60 % des ventes de Kati Farms sont composées de poissons entiers et sont livrées à la République démocratique du Congo. L’entreprise effectue une transformation quotidienne de 10 tonnes de poissons.
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