Une étude réalisée en 2021 par le média Makers Africa, classe Dakar, dans le top 5 des villes africaines les plus embouteillées. Un classement qui ne surprendrait guère les personnes qui ont l’habitude de circuler dans la capitale sénégalaise. En effet, se déplacer en véhicule ou en transport en commun à Dakar, s’avère relever d’une épreuve de force tant les rues sont saturées. En matinée comme en soirée, mais surtout aux heures de pointe, les routes de la capitale sénégalaise sont embouteillées et asphyxiées. Les embouteillages à Dakar constituent une triste réalité. 

Même les chemins alternatifs censés être des raccourcis sont congestionnés. Impossible donc de faire un trajet à Dakar sans subir le spectre des ralentissements quotidiens. A bord de ces véhicules, contraints par un ralentissement forcé, on retrouve souvent des automobilistes stressés et qui présentent des signes d’irritabilité. Pour mettre fin à ces bouchons monstres, l’Etat pense et met en place des solutions : TER, échangeurs, autoroutes, etc. Des initiatives privées sont également mises en place. Mais pour le moment, le pari reste encore très loin d’être gagné. Dakar demeure toujours une des villes où il y a le plus d’embouteillages en Afrique. 

Pourtant, l’impact de ces flots de circulation sur l’environnement devient de plus en plus considérable. Les bouchons coûtent par ailleurs plus de 100 milliards de FCFA par an à la ville de Dakar. Il urge donc de développer rapidement des solutions efficaces pour lutter contre les embouteillages à Dakar

I- Etat des lieux du transport au Sénégal

Dakar possède un réseau de transports aussi bien publics que privés. A l’instar des autres villes du monde, le coût d’un trajet varie en fonction du moyen de transport emprunté. Bien évidemment, pour bénéficier d’un certain confort, il faut être prêt à payer en conséquence. Entre les bus Dakar Dem Dikk, les Ndiaga Ndiaye, les cars rapides, les clandos, les taxis moto, les taxis et le TER, récemment inauguré…,Dakar est assez bien équipé. Voici les principaux moyens de transport qu’il est possible d’emprunter dans la région de Dakar : 

1- Les transports publics présents à Dakar

Que ce soit pour effectuer un déplacement professionnel, pour le loisir, pour faire des courses ou pour honorer un rendez-vous, il est possible d’opter pour les transports publics à Dakar. Constitués essentiellement des moyens de transports en commun, ils permettent de se déplacer aussi bien dans Dakar que dans les régions environnantes. 

  • Le Train Express Régional (TER)

Le TER a été mis en place par le gouvernement sénégalais, avec le soutien de partenaires français tels que l’AFD. Inauguré le 27 décembre 2021, l’objectif derrière le déploiement de ce nouveau moyen de déplacement est de moderniser les services de transport dans une ville engorgée et de compléter l’offre disponible. Pour le moment, le TER relie seulement Dakar au nouveau pôle urbain de Diamniadio, et ce en 45 minutes. Le choix de ce premier axe se justifie par le fait que, les automobilistes qui effectuent cette distance au quotidien, font face à des bouchons monstrueux pouvant durer jusqu’à 2 heures de temps. C’est donc aussi une volonté de lutter contre les embouteillages à Dakar qui sous-tend la mise en service du Train Express Régional. 

Embouteillages à Dakar
Embouteillages à Dakar

Le TER peut transporter jusqu’à 115 000 personnes par jour et dessert 13 gares entre Dakar et Diamniadio : Colobane, Hann, Beaux Maraî­chers, Pikine, Thiaroye, Yeumbeul, Keur Massar, Mbao, PNR, Rufisque, Bargny. Le TER pourra aussi bientôt permettre de rallier l’AIBD dès que la gare prévue à l’aéroport Blaise Diagne sera mise en place.  Les tarifs diffèrent en fonction de la destination : 

  • Dakar-Thiaroye : 500 F
  • Dakar-Rufisque : 1 000 F
  • Dakar-Diamniadio : 1 500 F
  • Première classe : 2 500 F

Le TER est actuellement très utilisé par les sénégalais. Les gares sont pleines à craquer. Il a donc bel et bien été adopté et représente une potentielle menace pour les autres moyens de transport.

  • Les Bus Dakar Dem Dikk

Les BUS 3D ou Dakar Dem Dikk constituent un moyen de déplacement emblématique de la région de Dakar. Ils couvrent toute la région. Moyens de transport collectif, les bus 3D peuvent être empruntés à partir de 6h du matin jusqu’à 21h. Plus de 45 lignes sont à disposition des populations dakaroises avec près de 700 arrêts de bus. Les prix des tickets varient entre 100 FCFA et 1000 FCFA selon la destination. 

Embouteillages à Dakar
Embouteillages à Dakar

Récemment la société a initié un service interurbain afin de couvrir les autres régions du pays. Il est donc désormais possible d’emprunter les bus 3D pour se rendre à l’aéroport de Diass, dans la région de Thiès (2000 fcfa), à Saint-Louis (5000 FCFA) ou à Ziguinchor (9000 FCFA). 

Les bus 3D sont appréciés car ils traînent moins que les autres moyens de transport en commun traditionnels, mais ils sont souvent bondés. Le temps d’écart entre deux bus est également long : parfois, il faut attendre jusqu’à 45 minutes pour prendre un bus 3D. Par ailleurs, ces bus sont souvent la cible de vandalisme lorsqu’ il y a des manifestations, car considérés comme une propriété de l’Etat. Ce qui menace leur survie. 

  • Les Ndiaga Ndiaye 

A l’instar des Sotrama que l’on retrouve à Bamako, des Gbaka d’Abidjan ou des Tro Tro d’Accra, les Ndiaga Ndiaye font partie des transports en commun les plus populaires de la ville de Dakar et sa banlieue. Ce sont des petits bus de transport public qui ressemblent aux Mercedes type 508 des années 1978. Les Ndiaga Ndiaye circulent toute la journée et même la nuit dans les grandes artères de Dakar. Ce sont des véhicules d’époque qui sont restructurés et assemblés par des mécaniciens. Même s’ils sont utiles, certains Ndiaga Ndiaye contribuent à la formation des embouteillages à Dakar car les chauffeurs stationnent parfois mal lorsqu’ils sont à la recherche de clients. 

Embouteillages à Dakar
Embouteillages à Dakar

Pour la petite histoire, le nom donné à ces transports en commun est celui d’un transporteur sénégalais. Ndiaga Ndiaye, qui est à l’origine de la mise en circulation de ses petits bus, possédait à l’époque 150 autobus. 

Dans les années 1980, ce transporteur a récupéré des Mercedes 508d, qu’il a transformées en cars de transport en commun. C’est ainsi que vont naître les bus Ndiaga Ndiaye qui portent aujourd’hui son nom. En 2015, Ndiaga Ndiaye a été nommé au grade de Grand officier de l’ordre national du mérite par le président Macky Sall.

  • Les bus Tata

Les bus Tata ont été mis en place par AFTU, une société de transport à Dakar. Considéré comme le tout premier réseau de transport en commun au Sénégal, les lignes de bus Tata contribuent à l’amélioration de la mobilité urbaine dans la région de Dakar. La plupart des bus du réseau appartiennent à des investisseurs privés. Il est d’ailleurs possible d’investir sur ce secteur en achetant son propre bus TATA et ainsi rejoindre le réseau. On retrouve plus de 64 lignes de bus Tata à Dakar avec environ 1964 arrêts de bus. Les lignes de Bus AFTU desservent également les autres régions du pays.

Embouteillages à Dakar
Embouteillages à Dakar

On les retrouve aussi à Thiès, Saint-Louis, Tamba, Louga, Kaolack, etc. Dans les bus TATA, le coût du transport varie entre 100 F et 400 F en fonction de la distance à parcourir. Si ces bus constituent une solution pratique et économique, il faut être prêt à sacrifier son confort car ces bus sont souvent trop pleins.

  • Les cars rapides

Moyen de transport emblématique de Dakar, les cars rapides sont arrivés au Sénégal dans les années 70. On ne les retrouve que très peu dans les autres régions du pays. Venus d’Europe, les cars rapides servaient à l’origine au transport de marchandises. Ils ont été par la suite transformés en moyen de transport en commun. Très prisés à Dakar, les cars rapides circulent un peu partout dans la ville. S’ils sont surtout appréciés par les usagers, c’est en raison de leur coût très bas. Le prix d’un trajet en car rapide varie de 50 F à 200 FCFA. Mais les cars rapides offrent très peu de sécurité : les accidents sont assez fréquents.

Embouteillages à Dakar
Embouteillages à Dakar

Ils sont également source de forte pollution. Les usagers se plaignent par ailleurs de la lenteur chronique des cars rapides avec les arrêts fréquents pour chercher ou déposer des passagers. Ce n’est certainement pas le moyen de transport en commun à privilégier lorsque l’on veut arriver à l’heure à un rendez-vous. 

Au Sénégal, le car rapide n’est pas qu’un simple moyen de transport. Il constitue aussi un symbole fort du pays. En effet, les cars rapides sont devenus un véritable art populaire. Il sont décorés à base de motifs multicolores, de végétaux, d’animaux, de personnes, d’événements historiques, de formules sentencieuses, etc. Leur importance est telle que le car rapide a été exposé au Musée de l’Homme de Paris, en tant qu’un des emblèmes du Sénégal..

Plusieurs fois menacés de disparition, les cars rapides circulent toujours et demeurent intouchables. 

  • Les taxis clandestins

Plus connus sous l’appellation de clandos, les taxis clandestins constituent un mode de transport urbain qui dessert certaines rues de Dakar. Malgré les tracasseries policières que subissent les chauffeurs de ces taxis, le business des clandos constitue une affaire plutôt juteuse au Sénégal. C’est d’ailleurs de leur mode de fonctionnement clandestin que provient le nom de ces taxis collectifs.

Embouteillages à Dakar

En comparaison aux taxis légaux de Dakar, les clandos pratiquent un prix très bas (de 100 à 500 fcfa). De plus, ils sont beaucoup plus confortables et permettent de se déplacer plus rapidement qu’avec les bus. C’est pourquoi ces clandos sont très prisés par les usagers. Même s’ils ne sont pas officiellement reconnus et ne sont pas légitimes, les clandos constituent néanmoins une offre de transport alternative à Dakar.

2- Les moyens de transport privé disponibles dans la région de Dakar

Dans la ville de Dakar et dans sa région, on ne se déplace pas uniquement en transport en commun. Il existe des moyens de déplacements privés, qui ne sont certes pas à la portée des petites bourses, mais qui offrent un confort inégalable en comparaison aux transports en commun. 

  • Les taxis (taxi-brousse)

Omiprésents dans la capitale, on reconnait facilement les taxis dakarois à leur couleur jaune et noire. Ils sont aussi présents dans les régions de Ziguinchor, Saint-Louis, Touba, Thiès, etc. Les taxis représentent le principal moyen de déplacement privé à Dakar. Pour éviter d’être coincé dans un bus en plein embouteillage, on fait en général appel aux taxis. Lorsque l’on est trop en retard pour prendre le bus ou un clando, c’est aussi aux taxis que l’on fait recours. Ils circulent tous les jours de la semaine et même les jours fériés. Ils sont généralement hélés dans la rue et leurs prix sont fixés au départ. A Dakar, le tarif minimal d’un taxi est de 700 FCFA sur une très courte distance. 

Sur les distances plus longues, le taxi peut coûter entre 1500 et 5000 fcfa, voire plus. Pour rallier l’aéroport international Blaise Diagne en taxi depuis Dakar par exemple, il faut débourser entre 10000 et 15000 fcfa. Le problème des taxis dakarois, c’est justement leur tarification. Au Sénégal, les prix des taxis ne sont pas réglementés. D’un taximan à un autre, les prix varient donc fortement pour une même distance. Les prix sont gonflés et même fixés à la tête du client. Pour s’en sortir, il faut maîtriser l’art de la négociation. 

  • Les Tiak Tiak ou scooters

On remarque de plus en plus de scooters aka Tiak Tiak en circulation à Dakar. Ils sont utilisés par des particuliers qui veulent circuler plus facilement, même quand il y a des embouteillages ou par des livreurs. Ces derniers se servent de leurs scooters pour relier les coins les plus reculés de Dakar. Leurs services sont très appréciés des populations dakaroises qui préfèrent solliciter les livreurs et ainsi éviter de se déplacer pour être confrontés aux embouteillages. Il est fort possible que ces tiak tiak soient bientôt retirés de la circulation par le gouvernement par mesure de sécurité, car ils causent souvent des accidents. 

  • Les véhicules de transport avec chauffeur (VTC)

La création d’Uber aux USA et son extension dans d’autres régions du monde ont favorisé l’éclosion d’autres services similaires. Aujourd’hui, les applications de voitures de tourisme avec chauffeur se multiplient. Ces véhicules desservent les capitales du monde et offrent de multiples prestations. Après les grandes villes africaines telles que Johannesburg, Lagos ou encore Abidjan, c’est au tour de Dakar de voir débarquer en son sein des services de VTC. Ces derniers constituent une solution simple et efficace pour se déplacer. Ils offrent également des services premium : professionnalisme, sécurité, wifi à bord, collations, etc., et appliquent des tarifs moins élevés que ceux des taxis classiques. Ces VTC doivent être réservés à l’avance et ne peuvent pas être hélés dans la rue comme les taxis. 

A l’heure actuelle, les principaux VTC présents à Dakar sont Izycab, Yango et Heetch. 

Le service VTC Izycab

Service VTC à Dakar, Izicab permet de réserver à l’avance un véhicule pour se déplacer à l’intérieur de Dakar. Il met à disposition de sa clientèle, des chauffeurs professionnels et leur propose des services haut de gamme, ainsi qu’un transport ultra confortable et en toute sécurité. Nous n’avons trouvé aucune information quant à leurs tarifications, difficile donc de dire comment ils se positionnent face à la concurrence en termes de prix.

Le VTC russe Yango

Déjà présent en Côte d’ivoire et dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie, le VTC russe Yango a débarqué tout récemment au Sénégal. Depuis son application, Yango permet aux sénegalais de commander un taxi en ligne et à moindre coût. Cette application se sert de la géolocalisation présente sur le smartphone des utilisateurs, pour leur permettre de trouver le chauffeur le plus proche et qui arrivera le plus rapidement possible. Depuis l’application, le client peut saisir sa destination et en fonction de celle-ci, connaître le prix du trajet à l’avance. Les tarifs des trajets à Dakar, commandés avec Yango sont fixés à partir de 300 FCFA. Ce positionnement low cost, corrélé au confort offert, constitue un atout de taille par rapport à la concurrence. Pour le moment, Yango a encore du mal à satisfaire la demande au Sénégal car les utilisateurs peinent à trouver des chauffeurs disponibles. Si le service VTC arrive à résorber ce problème, il pourrait constituer un concurrent redoutable pour les taxis jaunes noirs.  

Le VTC francais Heetch

Tout comme Yango, Heetch qui est à l’origine une plateforme française de covoiturage, s’est lancé tout récemment sur le marché sénégalais. Il permet, tout comme son concurrent russe Yango, de commander une course depuis n’importe quel lieu via une application mobile dédiée. Grâce au système de géolocalisation, le VTC Heetch peut rejoindre l’usager rapidement. Comme pour la plupart des services VTC, le coût du trajet est déterminé à l’avance. A l’instar de son homologue Yango, Heetch a du mal à répondre convenablement aux besoins de ses clients. Pour cause, les chauffeurs locaux ne sont pas habitués à utiliser des GPS. N’ayant pas été formés à cela, difficile pour eux de repérer l’adresse de départ des clients depuis l’application. Les utilisateurs perdent alors du temps car ils sont obligés de prendre le temps d’indiquer par téléphone l’endroit où ils se trouvent. Aussi, les tarifs pratiqués par Heetch sont jugés trop chers. 

Les tronçons les plus embouteillés à Dakar 

Dans la ville de Dakar et dans sa région, difficile d’échapper aux embouteillages. Entre 8h et 10h, heure de départ au boulot pour la majorité des travailleurs et à partir de 16h jusqu’à 20h, circuler en véhicule à Dakar devient un vrai cauchemar. Toutefois, certains axes sont plus touchés que d’autres.

C’est le cas par exemple du rond point Cambérène, de Colobane, Centre ville, Patte d’Oie, Rond point Liberté 6,  la VDN et de la route de Castors vers Maristes où le trafic est inextricable. Sur ces voies, on peut observer des milliers de voitures, de bus et de mini-cars, agglutinés notamment aux heures de pointe, sur des kilomètres de bouchons. 

II- Les véritables causes des embouteillages à Dakar

Pourquoi la région de Dakar est-elle aussi embouteillée ? Difficile d’apporter une réponse simple à cette question car plusieurs facteurs sont pointés du doigt. 

1- L’exode rural : une des principales causes

Au Sénégal, Dakar est la ville qui concentre la quasi-totalité des activités économiques du pays. C’est donc à la recherche d’un travail et d’une meilleure qualité de vie, que les populations des autres régions débarquent à Dakar. Ces migrations rurales ont contribué à un boom au niveau de la démographie à Dakar. Aujourd’hui, c’est près de 25% de la population sénégalaise qui réside dans la capitale. Plus de gens à Dakar signifie également plus de gens et de véhicules qui circulent. L’exode rural entraîne ainsi un développement démographique qui, à son tour, favorise l’accroissement des besoins en déplacements routiers. Les réseaux routiers dakarois, qui n’ont pas été conçus pour accueillir des flots de véhicules aussi importants, deviennent donc rapidement saturés. Les routes ayant atteint leurs limites, la suite logique est la création et l’accroissement des embouteillages notamment aux heures de pointe.

2- Les nombreux chantiers routiers en suspens

Pour tenter de mettre fin aux embouteillages qui prennent de plus en plus d’ampleur à Dakar, de nombreux projets d’aménagements routiers ont été mis en place par le gouvernement. C’est le cas par exemple des travaux du Bus Rapide Transit (BRT) qui a pour objectif de faciliter la mobilité urbaine dans Dakar et sa banlieue. Des autoponts sont aussi en construction mais tout comme les travaux du BRT, ils demeurent toujours en travaux. D’après les cartographes, ces nombreux chantiers inachevés seraient une des principales causes des embouteillages dans la capitale sénégalaise. 

3- Le non respect du Code de la route par certains conducteurs

Dans la liste des raisons susceptibles de justifier la formation rapide des embouteillages à Dakar, on retrouve le non-respect du Code de la route. Cela s’observe notamment au niveau des ronds-points où les règles de priorité sont souvent foulées au pied. Aussi, certains conducteurs ne pensent pas souvent à indiquer les changements de voie en se servant de leurs clignotants. Sans oublier les conducteurs qui essaient de doubler les autres véhicules. 

Il faut aussi noter que certains agents de police ou de la gendarmerie créent aussi des ralentissements au niveau de la circulation lors des contrôles routiers. Tous ces éléments corrélés à l’étroitesse des routes ne permettent pas aux conducteurs de rouler à une vitesse normale. C’est alors que se forment les embouteillages.

4- Le stationnement des transports en commun à des endroits inappropriés 

L’autre cause des embouteillages à Dakar, c’est l‘occupation anarchique des voies publiques. Entre les marchands ambulants qui se faufilent partout, les cars rapides, Ndiaga Ndiaye et les bus Tata qui stationnent à des endroits inappropriés, il y a de quoi ralentir la circulation. En outre, de plus en plus de scooters et motos circulent dans la région de Dakar. Mais force est de constater que certains conducteurs de moto se faufilent parfois à grande vitesse entre les véhicules lors des embouteillages. Un comportement susceptible de conduire à des accidents de la route et par ricochet rendre la circulation beaucoup plus dense qu’elle ne l’est déjà.

III- Les embouteillages à Dakar : une énigme sans solution ?

Il va sans dire que les bouchons constituent un véritable calvaire pour les automobilistes qui se déplacent dans la ville de Dakar et sa région. Malgré les mesures qui sont mises en place depuis des années, le trafic dakarois est encore à plaindre. Il reste encore du chemin à faire avant de parvenir à transformer Dakar en une ville sans bouchons

Néanmoins, l’amélioration de la mobilité urbaine à Dakar semble faire partie des plus grandes priorités de l’Etat du Sénégal. Un Programme d’urgence des routes de désenclavement et un Plan de modernisation urbaine, ont d’ailleurs été prévus par le Plan Sénégal émergent (PSE) à l’horizon 2035. 

1- Le TER : peut-il lutter contre les embouteillages à Dakar ?

Comme annoncé plus haut, le TER constitue un mode de transport urbain, moderne et écologique, mis en service au Sénégal depuis fin 2021. Pour l’Etat du Sénégal, il constitue une des meilleures armes pour lutter contre les embouteillages dans une région engorgée telle que Dakar. A l’heure actuelle, il est beaucoup trop tôt pour voir si les résultats attendus à travers la construction et le déploiement de ce train express sont au rendez-vous. De plus, son réel impact ne pourrait être étudié que lorsque des lignes supplémentaires seront mises en place pour renforcer la seule ligne Dakar Diamniadio actuellement disponible. Pour le moment, le train express régional doit encore faire face aux polémiques quant au coût du trajet considéré assez cher. 

2- Le Bus Rapid Transit : une des solutions les plus attendues contre les embouteillages à Dakar 

Les Bus Rapid Transit constituent un type de Bus à haut niveau de service qui ne circulent que sur des voies qui leur sont réservées. Pour lutter contre la congestion routière à Dakar et dans les régions environnantes, l’Etat du Sénégal compte également miser sur ces bus rapides sur voies réservées. Lancé depuis 2019, ce projet devrait se concrétisera en 2023, avec la mise en place des toutes premières flottes de bus. Comme avec le TER, les BRT vont permettre de faciliter grandement la circulation dans l’agglomération dakaroise. 

Pour le gouvernement, ce projet constitue une riposte d’urgence, du fait de l’augmentation sans cesse galopante de la démographie à Dakar. Sachant aussi que Dakar comporte plus de 70 % du parc urbain du pays et que ces statistiques sont censées croître d’ici quelques années, d’après les prévision effectuées, se déplacer à Dakar pourrait bientôt devenir presque impossible. 

Considérée comme une alternative écologique au diesel existant, le TER va permettre entre autres :

  • De réduire de plus de la moitié la durée du transport à Dakar ;
  • D’offrir un confort à bord aux passagers à moindre coût,

Mais aussi de transporter plus de 300 000 personnes au quotidien et d’assurer un service de transport plus régulier. 

Reste à savoir si ce projet pourra devenir réalité sous l’échéance fixée et surtout si le BRT pourra tenir ses promesses. 

3- Le développement de pistes cyclables dans la région de Dakar

Pour lutter contre les embouteillages à Dakar, une des solutions les plus efficaces serait : le vélo. Cela pourrait sembler ridicule mais il s’agit d’une alternative sérieuse. Dans les villes les plus polluées et les plus embouteillées du monde, la pratique du vélo est largement encouragée. C’est le cas par exemple de Pékin, qui propose à ses habitants, un système de location de vélo à prix abordable. Pour décongestionner Dakar grâce aux vélos, une piste cyclable est prévue du rond-point Liberté 6 jusqu’à la gare de Petersen. La création de cette piste est associée aux travaux du Bus Rapide Transit (BRT). Elle est prévue pour s’étendre sur 7 km sur les 18 Km que compte le BRT soit 38,8 % du parcours. 

Mais cette piste ne constitue pas une première à Dakar. Selon Sama Vélo, une association qui fait la promotion de l’usage du vélo au Sénégal, il existe quelques pistes cyclables telles que celles situées sur la VDN 3 et qui sont peu connues des sénégalais. 

4- La création de nouveaux pôles urbains attractifs.

Pour lutter contre les embouteillages à Dakar, il faudrait d’abord désengorger la région. Et pour y parvenir, il faudrait réussir à développer auprès des sénegalais, des expats et des investisseurs, un intérêt pour les autres régions du pays. C’est ce qu’a entamé le gouvernement du Sénégal à travers le projet Dakar first Diamniadio. L’objectif est de faire de la ville de Diamniadio, un pôle urbain tout aussi attractif que Dakar. Pour y arriver, les autorités sénégalaises veulent délocaliser certains services administratifs vers Diamniadio, y construire de nouvelles infrastructures routières, mettre en place des complexes sportifs, des zones d’habitations de qualité et à moindre coût dans la région, etc. Si Diamniadio reste encore peu habité, la mise en service du TER, le stade olympique de Diamniadio et les autres constructions qui y sont prévues devraient participer à sa croissance. 

Résumé sur la mobilité urbaine à Dakar :

  • Les embouteillages coûtent plus de 100 milliards de FCFA par an à la ville de Dakar.
  • Les infrastructures routières actuelles n’ont plus la capacité de supporter le nombre de véhicules en circulation.
  • L’offre en matière de transport en commun à Dakar est majoritairement composée de véhicules vétustes, peu confortables, mais avec des prix abordables.
  • Le gouvernement sénégalais veut moderniser l’offre en matière de transport au Sénégal : notamment avec le TER et le BRT.
  • Pour lutter contre les embouteillages, des pistes cyclables vont être mises en place pour favoriser la pratique du vélo au Sénégal.

 

Sources : 

http://www.brtdakar.sn

 

https://www.terdakar.sn

 

https://information.tv5monde.com/afrique/senegal-dakar-un-ter-pour-desengorger-la-capitale-aux-bouchons-tentaculaires-437878 

 

https://theworldnews.net/sn-news/pistes-cyclables-a-dakar-non-ce-n-est-pas-un-poisson-d-avril-par-mamadou-diagne

 

https://cause-commune.fm/podcast/rayons-libres-102/

 

http://news.adakar.com/h/130214.html

 

https://www.voaafrique.com/a/le-déplacement-en-voiture-à-dakar-relève-d-une-gageure/5158276.html  

 

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20220220-lancement-de-l-application-heetch-au-sénégal 

https://www.socialnetlink.org/2021/12/10/transport-yango-le-taxi-en-ligne-debarque-au-senegal/ 

 


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