Dans l’univers entrepreneurial sénégalais, son nom est impossible à rater. Présent dans beaucoup d’événements en rapport avec les start-up, Babacar Birane participe activement au développement du Sénégal qui pour lui passe par l’entrepreneuriat. CEO de Concree, il a gracieusement accepté de nous accorder une interview dans laquelle il nous parle de son parcours et aborde la question de l’entrepreneuriat au Sénégal.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Babacar Birane, je suis natif de Yarakh dans la banlieue dakaroise. Je viens d’une famille très modeste et depuis l’âge de six ans mon père qui est un visionnaire m’a toujours préparé à rejoindre le Prytanée militaire de Saint-Louis.

En CM2 j’ai donc eu la chance d’être admis au Prytanée militaire. Ensuite j’ai poursuivi mes études en France, à Grenoble pour faire des études en ingénierie économique. Quand j’ai fini mes études j’ai pu travailler avec Schneider Electrics en tant que junior project management officer.

Après cela j’ai intégré Airbus à Toulouse où j’ai fait encore du project management officer.

Je vous raconte ce parcours car ma première expérience entrepreneuriale je l’ai eue au Prytanée militaire de Saint-Louis. A l’âge de 14 ans, avec l’avènement de l’internet je téléchargeais des contenus que je gravais sur des CD que je vendais ensuite aux étudiants.

J’ai toujours voulu contribuer au développement de mon pays et je suis convaincu que la meilleure manière de le faire c’est l’entrepreneuriat qui permet de créer des emplois et réduire le chômage.

Et c’est comme ça que j’ai commencé à réfléchir à une plateforme de E-commerce en 2011 pour le Sénégal mais j’ai dû laisser tomber car je n’avais pas de collaborateurs. Suite à cet échec, je me suis dit que j’allais utiliser cette expérience pour créer une plateforme qui permettra de connecter des cofondateurs et des ressources à des des entrepreneurs. Cela s’est ensuite transformé en l’incubateur virtuel que nous avons aujourd’hui.

 

Quelle est ta vision du marché sénégalais en matière d’entrepreneuriat et de création d’entreprises ?

Nous notre vision c’est vraiment un regard sous forme d’écosystème. Aucun acteur, aucun dispositif d’accompagnement ne doit être considéré de manière isolée. Sinon on se met à faire des choses en solo et on n’est pas vraiment efficace pour le développement de l’entrepreneuriat sénégalais. En terme d’écosystème entrepreneurial, je pense que Dakar est la ville la mieux structurée en Afrique de l’Ouest francophone. Vers 2010/2011 trois acteurs majeurs se sont vraiment lancés au Sénégal : Jokkolabs, Synapse, et le CTIC.

Ces trois acteurs ont vraiment fait un super travail d’animation et de formation d’une communauté d’entrepreneurs grâce à des événements qui ont permis aux étudiants et cadres d’entreprises de vraiment s’inspirer de modèles d’entreprises et d’entrepreneuriat. Grâce à eux de nombreux autres incubateurs sont nés. Les universités ont même commencé ensuite à développer leurs propres incubateurs.

Une très bonne décision quand on sait que la plupart des entrepreneurs qui ont réussi ont commencé lorsqu’ils étaient encore étudiants. Près de 80% des entrepreneurs que nous avons accompagnés étaient encore étudiants ou venaient d’obtenir leur diplôme.

 

Pour en revenir à votre entreprise, qui finance les start-ups que vous accompagnez ?

Concree est une entreprise à but lucratif. Ce côté lucratif est assumé car c’est en générant nos propres revenus qu’on peut être assez forts pour accompagner les projets. Du coup on a commencé avec nos propres fonds  et on a lancé deux campagnes de crowdfunding. On a essayé de faire payer les entrepreneurs qu’on accompagnait mais c’était difficile sachant que c’est eux qui avaient besoin qu’on les finance. Ce qui a mis à mal notre business model mais ensuite on a pu développer un système de partenariat avec certaines organisations. Ensuite il a fallu trouver d’autres sources de revenus et on s’est mis à faire des services d’appui à des organisations qui ont des programmes de soutien aux entrepreneurs.

 

Quelles sont les difficultés que tu rencontres niveau management avec ton équipe ? Comment fais tu pour y faire face ?

En termes de gestion d’équipe, la chose la plus importante est d’avoir une vision claire et de bien communiquer cette vision, et surtout de communiquer la stratégie pour arriver à cette vision. Et ensuite de donner de la confiance et de l’autonomie à ses collaborateurs. A force d’accompagner les entrepreneurs, on a pu développer un outil appelé le Business Model Planning qui est un mix du Business Model et du Business Plan très agile qu’on utilise. Je pense que la clé d’une entreprise se trouve au niveau des ressources humaines.

 

Comment fais-tu pour bien t’organiser ?

Il m’arrive d’être très mal organisé de temps en temps. Mais j’utilise des outils comme Asana, Trello ou Slacks. Ce qui fait que nous sommes assez bien organisés à l’échelle de l’entreprise. Tous les lundis on se met au courant, nous parlons de ce que nous avons fait la semaine dernière, nous revoyons notre programme de la semaine. Et du coup ça permet de créer une certaine responsabilité entre nous. Chacun sait ce que l’autre doit faire.

 

Quels sont les 3 conseils que tu peux donner aux entrepreneurs ?

La première chose c’est d’être déterminé. Pour moi l’intelligence n’est pas le critère le plus important, la détermination oui.

La deuxième chose c’est d’être patient.

La troisième chose c’est d’être humble et de ne pas trop vite s’enflammer.

 

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