Yenni ( une carte de santé rechargeable par la diaspora)

Le concept « cash-to-health »

YENNI, dont le nom signifie «décharger» ou «soulager» en langue Wolof est en fait l’idée de deux amis, Lassina Gbakalé et Boubacar Sagna. Le premier est né en France de parents d’origine ivoirienne tandis que l’autre, venu pour y effectuer ses études supérieures, est né en Mauritanie d’une mère malienne et d’un père Sénégalais. Tous les deux vont vivre la même expérience que bon nombre de jeunes africains vivent… Mais une fois leurs études terminées, ils expérimentent à plusieurs reprises le retour de manivelle, et réalisent alors qu’ils seront à leurs tours débiteurs de leurs familles restées dans le pays d’origine. Malheureusement les choses ne se passent pas comme prévu et leur situation financière ne leur permet pas de répondre aux requêtes régulières qu’ils reçoivent en matière d’argent.

YENNI

 

Lassina Gbakalé (à gauche) et Boubacar Sagna (à droite), co-fondateurs de la startup Yenni

Entre 2010 et 2014, Boubacar, après avoir enchainé des petits boulots obtient finalement un poste de chef de projet au service des Relations internationales de Toulouse Métropole. En charge notamment de la coopération entre la ville de Toulouse et celle de Saint-Louis au Sénégal, il sera emmené lors de ses voyages à appréhender concrètement, les besoins des populations locales en matière de santé…Il imagine alors avec son ami Boubacar, un système de carte prépayée rechargeable qui permettrait à des personnes issues de la diaspora de financer les frais médicaux de leurs familles restées en Afrique.

Les deux amis créent alors Yenni, un moyen adapté, simple et facile d’utilisation, qui procure l’accès financier à la santé pour le patient, tout en garantissant aux professionnels le règlement de leurs prestations.

Une carte vitale d’un autre genre

Yenni est en quelque sorte l’équivalent d’une « carte vitale » permettant à des particuliers de financer à distance la santé de leurs proches via une plateforme dédiée. Le service n’est pour l’instant disponible qu’au Sénégal, mais ses fondateurs espèrent rapidement l’étendre à l’ensemble de la sous-région ouest-africaine et plus tard, à tout le continent.La startup propose deux types de prestations à ses clients.

Une première, répondant à des besoins ponctuels baptisée « Liberty », servira surtout aux personnes qui n’estiment pas nécessaire de recharger mensuellement un compte santé, mais qui souhaiteraient tout de même pouvoir financer les soins d’un membre de leur famille en cas de besoin. La seconde prestation offerte est une épargne santé nommée « Serenity ».

C’est cette dernière qui octroie à son bénéficiaire une carte de santé moyennant un abonnement annuel de 30 euros, auquel s’ajoute une épargne mensuelle d’un montant libre, versée tous les mois par des personnes vivant à l’étranger au profit de leurs proches. Ainsi, en cas de besoin, le parent malade bénéficie sur place de tarifs de soins très avantageux auprès des centres de santé partenaires du réseau Yenni (dont l’objectif est de rassembler 800 points sur l’ensemble du Sénégal).

Cette article est extrait de innongenCepulse

Vidéo ( Yenni : Interview de Babacar Sagna co-fondateur de YENNI).


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